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Canicule : des différences par rapport à l'année dernière

Un mois de juin 2023 chaud mais sans excès :

 

Le mois de juillet a débuté et nous entrons donc dans le deuxième mois de l'été météorologique. Pour le moment, la chaleur a été bien présente sur la France puisque notre pays a vécu le deuxième mois de juin le plus chaud depuis le début des relevés météorologiques avec une anomalie de température s'élevant à +2,5°C, se plaçant donc derrière le mois de juin 2003 (+3,5°C).

 

Toutefois, aucune période caniculaire n'a été observée sur la France durant ce mois de juin 2023 anormalement chaud. Dans l'ensemble, la chaleur est en effet restée constante sur notre pays avec des températures moyennes restant au-dessus des normales durant 29 des 30 jours que compte le mois de juin.

 

Anomalie de la température quotidienne en juin 2023 en France - écart à la moyenne 1991-2020 - Infoclimat

 

Toutefois, si l'on excepte la période du 19 au 22 juin en Corse où les températures se sont temporairement envolées à des niveaux records sous l'influence du Sirocco (jusqu'à 41,6°C à Ajaccio-Milelli, température la plus élevée jamais relevée en juin sur la région), aucune canicule n'a été observée depuis le début de l'été sur la France.

 

Les températures maximales sont en effet globalement restées situées sous les 35°C sur le reste du pays, ne dépassant que très localement et temporairement cette valeur. Au final, la chaleur est restée présente mais n'a pas véritablement présenté d'excès, ce qui se démarque des étés précédents.

 

Un été bien différent du précédent pour le moment :

 

Pour le moment, l'été 2023 se montre donc globalement chaud mais n'a pas encore été marqué par des pics de chaleur marqués contrairement à l'été 2022. L'année dernière, plusieurs pics de chaleur avaient déjà été observés sur le pays à cette période avec un premier pic de chaleur marquée pour la période observé début juin et surtout une canicule exceptionnellement précoce et intense ayant débuté le 9 juin et atteint un pic entre le 15 et le 19 juin.

 

Durant cette période caniculaire, la chaleur avait atteint des niveaux encore jamais observés au mois de juin en France avec de très nombreux records mensuels de chaleurs et parfois même des records absolus tout mois confondu. On relevait par exemple jusqu'à 43,4°C à Pissos dans les Landes le 18 juin ou 42,9°C à Biarritz le même jour (record absolu), alors que nous n'avions pas encore début l'été calendaire !

Part du territoire concerné par des températures supérieures à 30, 35 et 40°C pendant la canicule de juin 2022 – Météo-Villes

 

Lors du pic de cette période caniculaire, jusqu'à 6% des stations françaises relevaient des maximales supérieures ou égales à 40°C, 60% atteignaient le seuil de très forte chaleur (35°C) et 90% dépassaient les 30°C. La journée du 18 juin fut également l'une des plus chaude jamais observée en France !

 

Le mois de juin 2022 s'était donc déjà montré excessivement chaud malgré une baisse temporaire des températures durant la seconde quinzaine et une instabilité récurrente. Cette chaleur allait de nouveau s'accentuer nettement dès le début du mois de juillet avec la mise en place de nouveaux blocages anticycloniques vecteur d'air exceptionnellement chaud sur notre pays.

 

Entre juillet et août 2022, ce sont pas moins de 4 autres vagues de chaleur durables qui ont concerné le pays avec là encore des températures parfois exceptionnelles voire inédites durant chacune d'entre elles. Du 11 au 24 juillet, les températures sont de nouveau caniculaires sur la quasi totalité du pays et un pic est atteint le 18 juillet, notamment sur l'Ouest qui a vécu sa journée la plus chaude jamais enregistrée. Ce jour là, les 40°C avaient été atteints jusque dans le Finistère, ce qui n'était jamais arrivé auparavant.

 

Carte de vigilance du 18 juillet 2022 – Météo-France

 

Le mois d'août ne fut pas en reste puisqu'une première période caniculaire a de nouveau concerné la France en début de mois, vite suivie par une seconde entre le 8 et le 14 avec là encore des températures excessivement élevées sur la majorité du pays. Si une période plus instable a apporté un peu de répit en terme de chaleur peu après la mi-août, une nouvelle période de chaleur excessive débutait de nouveau à partir du 23 août, perdurant quant à elle jusqu'en septembre.

 

Évolution de l'indicateur thermique national durant l'été 2022 – Infoclimat

 

L'été 2022 s'était donc montré excessivement chaud sur la France avec une succession exceptionnelle de périodes de chaleur voire de canicules en raison de blocages anticyclonique successifs favorisant la remontée d'air très chaud venu d'Afrique du Nord. Cet été fut d'ailleurs le deuxième plus chaud observé en France depuis le début des relevés météorologiques, se plaçant juste derrière l'historique été 2003 (anomalie de +2,3°C en 2022 contre +2,7°C en 2003).

 

Cette année le constat est pour le moment différent puisque aucune véritable vague de chaleur n'a été observée sur notre pays, simplement une chaleur constante et durable mais sans excès durant le mois de juin et des températures plus fluctuantes depuis le début du mois de juillet en raison de l'influence océanique s'étendant plus au moins sur la France selon les jours.

 

Évolution de l'indicateur thermique national depuis le 1er juin 2023 sur la France – Infoclimat

 

Si les températures se montrent parfois très chaudes sur la France en cette fin de semaine, la chaleur ne parvient toujours pas à s'installer durablement sur notre pays, toujours en raison de cette influence océanique récurrente débordant sur l'Ouest de l'Europe et apportant une nouvelle baisse des températures sur une majorité de la France dès le début de semaine prochaine.

 

Animation des températures à 850 hPa sur l'Ouest de l'Europe entre le 8 et le 14 juillet 2023 – Modèle GFS via WX CHARTS

 

Vers une courte période caniculaire sur le Sud-Est :

 

Si l'air océanique s’infiltrera plus franchement sur une large moitié Ouest et Nord de la France dès le début de semaine prochaine, les fortes chaleurs persisteront plus durablement sur le Sud-Est, notamment entre la vallée du Rhône et la Méditerranée où la première période caniculaire de l'année est donc attendue.

 

En effet, les températures sont déjà très élevées ce week-end avec des valeurs descendant peu ou pas sous les 20°C la nuit et des maximales souvent au-dessus de 30-35°C en journée, notamment entre ce dimanche 9 mardi 12 juillet. Les seuils de canicule seront donc atteints sur ces régions au moins jusqu'en début de semaine prochaine avant une baisse attendue par la suite, plus tardive près de la Méditerranée.

Températures maximales attendues du 9 au 12 juillet 2023 – Météo-Villes

 

La suite de la semaine est plus indécise mais les températures devraient rester fluctuantes sur la majorité du pays, excepté près de la Méditerranée où la chaleur persistera, n'atteignant toutefois pas les niveaux attendus dans les prochains jours. Cette première période caniculaire de la saison devrait donc rester relativement peu durable et intense, notamment par rapport à ce que nous avons connu l'été dernier.

 

 

Photo de Guillaume SECHETHistoire du site Météo Chambery

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