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Canicule Méditerranéenne : a t-il réellement fait 60°C en Espagne ?

Depuis ce vendredi, un buzz médiatique est en cours à propos de la vague de chaleur remarquable qui concerne depuis plusieurs jours l'Ouest du bassin Méditerranéen. En cause : un tweet de la député Sandrine Rousseau, évoquant une température de "60°C en Espagne". Si cette température a bien été mesurée, il s'agit en réalité d'une mesure par satellite de la température du sol, bien distincte d'une mesure de l'air ambiant. Quelques éléments d'explications sont donc nécessaires.

 

QUELLES SONT LES TYPES DE MESURES DE LA TEMPÉRATURE DU GLOBE ?

Les outils sont de plus en plus développés pour effectuer une mesure de la température. Néanmoins, la température que nous indiquons dans nos prévisions ne représente qu'une mesure d'une variable précise : celle de l'air près du sol, autrement dit celle ressentie par la population. Il existe aujourd'hui différentes variables de mesures de température à travers la planète, réparties dans trois grandes catégories :

- La mesure "ATMOSPHÉRIQUE" : il s'agit de la température de l'air au delà de la surface terrestre (près du sol, où à différentes altitudes).
- La mesure du "SOL" : il s'agit de la température du sol, soit au niveau de la surface, soit en profondeur.
- La mesure "OCEANIQUE" : il s'agit de la température des mers et océans, généralement en surface mais également sur les premiers mètres.

 

La température de 60°C en Espagne renseignée dans ce tweet devenu viral est donc vraie... mais elle ne renseigne que la température du sol observée en région Estrémadure lors de l'après-midi du 11 juillet. Elle n'est en aucun cas la température de l'air, qui ne dépassait pas les 40°C d'après le réseau météorologique officiel Espagnol (AEMET) sur ce secteur lors de cette journée, soit un écart de plus de 20°C entre la température du sol et de l'air. La température maximale Espagnol ce 11 juillet revient au titre de la ville de Grenade avec 43.4°C (une chaleur qui reste tout de même bien excessive !).


Température de la surface du sol en Espagne - observation satellite du 11 juillet 2023 - Copernicus

 


Température maximale de l'air en Espagne - mesures du 11 juillet 2023 - Météociel

 

La mesure de température de la surface du sol est elle effectuée en grande majorité par télédétection (capteur satellite), via le rayonnement des sols émis vers l'espace (même si certains capteurs terrestre permettent d'effectuer des mesures in-situ sur les premiers mètres sous la surface).

 

Il s'agit d'une mesure qui varie sensiblement selon de nombreux paramètres : albédo (réfléchissement de l'énergie solaire : une surface blanche sera davantage réfléchie et accumulera moins de chaleur qu'une surface noire), l'état de l'humidité du sol ou encore le type de sol (végétalisé, nu, urbanisé, incendié, enneigé). Les variations de température de surface sont donc nettement plus importantes que les variations de température de l'air.


Illustration des différences de températures des sols et des matériaux - Source : Czechowiczanie dla przyrody

 

QUELLES SONT LES NORMES DE MESURES DE LA TEMPÉRATURE DE L'AIR ?

Pour effectuer une mesure de la température dans de bonnes conditions, et de manière homogène dans l’ensemble des pays, l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) a listé une série de normes exigeantes, définies à travers son "Guide des instruments et des méthodes d'observation". Ce guide oblige notamment l'installation de capteurs selon ces critères :

 

- Les capteurs à l’intérieur de l’abri météo doivent être installés à une hauteur déterminée par le Service météorologique entre 1,25 et 2m au dessus de la surface du sol. La hauteur ne devrait être, en aucun cas, inférieure à 1,25 m;


- Le thermomètre et son abri doivent être installé dans un environnement le plus dégagé possible car les obstacles se trouvant autour de l’abri influent sur la mesure. En effet, un abri installé près d’un obstacle vertical (arbre, bâtiment…) risque d’être « protégé » du rayonnement solaire ou du refroidissement radiatif nocturne de l’air, risquant alors de provoquer une surchauffe ou inversement;


- Le thermomètre doit être absolument éloigné de toute source de chaleur, surface réfléchissante (bâtiments, aires bétonnées, parcs de stationnement, etc.) et étendues d’eau (mares, lacs, zones irriguées, etc.) qui risque d'influer sur la mesure en fonction des conditions de vent ambiantes.

 

Ces recommandations ont notamment été retranscrites en 1999 par Météo-France au sein de la « note technique n°35 » (actualisée en 2014 sous la dénomination « note technique 35B »).


Station météorologique professionnelle de Paris-Orly respectant les normes de l'OMM - Météo-France

 

Il est toutefois très complexe d’avoir des sites totalement dégagés pour effectuer ces mesures de température. Pour cette raison, différentes classifications ont notamment été mises en place par Météo-France pour déterminer les éventuelles erreurs de mesure (surchauffe ou sous-estimation) imputables à l’environnement de la station météorologique. Cette classification se fait selon une échelle de 1 à 5, la classe 1 étant la plus optimale (installation de référence), et la classe 5 étant la plus mauvaise (emplacement cloisonné et inadapté, incompatible pour la mesure de la température). Mieux le site sera classé et plus la mesure sera représentative, fiable et homologable.

 

Voici les critères de classification pour la mesure de la température (selon les notes 35 et 35B de Météo-France).

Image d'illustration pour 45.9°C à Gallargues : quelles conditions de mesure ?
Critères de classification pour la température - note technique n°35B - Météo-France

 

QUELS SONT LES RECORDS MONDIAUX DE TEMPÉRATURES DU SOL ET DE L'AIR ?

Au niveau de la température des sols, les valeurs sont toutes autres et bien plus extrêmes, avec des écarts souvent supérieurs à 20°C par rapports aux records mondiaux de température de l'air.

D'après une publication scientifique parue en 2021 dans la revue "Bulletin of the American Meteorological Society", un double record de chaleur des sols a été mesuré récemment : les satellites ont notamment effectué une mesure du sol à 80.8°C en 2018 dans le désert Iranien de Lout, puis l'année suivante au milieu du désert Mexicain de Sonora.


Températures maximales des sols observées par satellite avec record de 80.8°C en Chine et au Mexique - Bulletin of the American Meteorological Society

 

Inversement, le record de la plus basse température des sols à travers la planète a été effectuée au niveau des glaces de l'Antarctique, avec une valeur de -110.9°C en 2016. Une valeur extrêmement froide s'expliquant par l'effet de rayonnement décuplé sur ces sols enneigés, et par l'absence d'ensoleillement durant la période hivernale près du pôle Sud.


Températures minimales du sols observées par satellite avec record de -110.9°C en Antarctique - Bulletin of the American Meteorological Society

 

Du côté des températures mesurées dans l'air au delà de la surface terrestre, et par des sondes météorologiques respectant les normes de l'OMM citées précédemment, le record mondial officiel et homologué s'élève à 56.7°C aux Etats-Unis, du côté de la vallée de la Mort. Cette mesure ayant été faite il y a 110 ans le 10 juillet 1913, de nombreux doutes subsistent quant à la fiabilité du matériel de l'époque, et certains climatologues comme météorologues contestent toujours ce record, prenant parfois la valeur de 54.4°C sur le même site (09 juillet 2021) comme réel record. 

 

En Europe, les records restent encore inférieurs à 50°C, bien que s'y rapprochant progressivement. Le record Européen homologué est Grec, avec 48.0°C à Athènes le 10 juillet 1977. Toutefois, une valeur de 48.8°C a été mesurée par un réseau agroclimatologique normalisé en Sicile, à Syracuse le 11 août 2021 (non homologué).

En Espagne, pas de 60°C ni de 50°C, le record fiable sur le réseau national étant de 47.4°C à Montoro (14 août 2021). Pour la France, la palme est détenue par Vérargues (Hérault) avec 46.0°C lors de l'historique journée du 28 juin 2019.

 

Du côté du plus froid, le record mondial est à nouveau pour l'Antarctique, avec - 89.2°C mesurés sur place sur la base scientifique Russe de Vostok le 21 juillet 1983.


Records de températures maximales de l'air à travers la planète - OMM & National Weather Service via Le Parisien

 

UNE CANICULE INTENSE ET DURABLE SUR L'OUEST DU BASSIN MÉDITERRANÉEN

Depuis le début du mois de juillet, les températures de l'air sont en surchauffe sur l'Ouest de la Méditerranée. Si la France reste partiellement épargnée malgré des pointes à 40°C observées dans le Sud-Est, des valeurs très élevées sont mesurées plus au Sud, dépassant largement les 40°C. En Espagne, les températures ont même flirté avec les 45°C dans le Sud-Est du pays ces derniers jours (44.6°C à Loja, 44.8°C à Albox).

 

Mais c'est véritablement au Maghreb où les températures atteignent des niveaux exceptionnels, battant par endroit des records absolus. Il a notamment été mesuré jusqu'à 48.9°C à Tozeur (Tunisie), 47.9°C à Alger, ou encore 49.9°C à Smara (Sahara occidental). A noter une valeur exceptionnel à Adrar (Algérie, au coeur du désert) avec une minimale de 39.6°C en pleine nuit, un record absolu pour tout le continent Africain.

 

Et la situation ne va pas en s'améliorant. C'est en effet une canicule exceptionnelle de par son intensité et sa durée qui s'annonce sur ces mêmes secteurs. Un incroyable dôme de chaleur (température de la masse d'air atteignant les 30°C à 1500m d'altitude, un record sur ces zones) va s'installer durant la totalité de la semaine à venir. Dès lors, des températures durablement chaudes s'annoncent sur l'Ouest du bassin, avec des valeurs supérieures à 43-44°C durant 6 à 8 jours sur le Sud de l'Italie (notamment Sicile et Sardaigne) voire même au delà de 45°C, et à nouveau des pointes de 46 à 48°C au Maghreb. Le Sud-Est de la France pourrait être touchée avec une intensité moindre notamment entre mardi et jeudi (températures loc. supérieures à 40°C). Une situation à suivre attentivement !

 

Photo de Guillaume SECHETHistoire du site Météo Chambery

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L'histoire de Chambéry : Acquise par la maison de Savoie en 1232, la ville de Chambéry devient la capitale politique des comtes de Savoie en 1329 lors de l'établissement officiel du Conseil résident[ ] jusqu'à son transfert à Turin en 1562[]. Chambéry demeure toutefois la capitale historique des Etats de Savoie. Grâce à la maîtrise des grands cols alpins et de la route d'Italie, qui leur a valu le surnom de Portiers des Alpes, les comtes, puis ducs de Savoie, devenus rois de Sardaigne en 1720, ont exercé une influence certaine en Europe, notamment en instaurant un véritable laboratoire de l'« absolutisme éclairé ». De 1792 à 1815 et depuis 1860, la ville fait partie de la France. Marquée par une industrialisation tardive, l'économie de la ville a longtemps reposé sur la présence des administrations et de l’armée. Son centre historique a été partiellement détruit dans les bombardements de 1944. Depuis sa fusion avec deux communes rurales et la création de nouveaux quartiers et zones industrielles dans les années cinquante, puis dans les années soixante, Chambéry connaît un fort accroissement démographique. La présence de l'Université de Savoie, implantée en 1979, a apporté à Chambéry une importante population étudiante. Le grand nombre de résidents étrangers (notamment italiens), confère à la ville un caractère cosmopolite.


Les principaux centres d’intérêt de Chambéry sont : La crypte de Lémenc, le château des ducs de Savoie, la cathédrale Saint-François-de-Sales, la fontaine des éléphants et la vieille ville.