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Pourquoi une mousson historique touche le Sud-est asiatique ?

Le sud-est de l’Asie est frappé ces derniers jours par des pluies d’une intensité exceptionnelle, provoquant des inondations dévastatrices et un nombre de victimes dramatiquement élevé. Cette photo a été imaginée par l'intelligence artificielle et validée par l'auteur, dans les conditions énoncées par l'article.

 

 

Inondations meurtrières en Asie du Sud-Est : plus de 1 000 victimes

La fin novembre a une nouvelle fois confirmé la vulnérabilité de l’Asie du Sud-Est face aux phénomènes météorologiques extrêmes. Cependant, ces derniers mois ont été particulièrement difficiles ! Entrée en pleine saison de la mousson, la région a été frappée par des pluies d’une intensité exceptionnelle, provoquant inondations et glissements de terrain meurtriers.

Entre l’Indonésie, la Malaisie, la Thaïlande et jusqu’au Sri Lanka, les précipitations se sont enchaînées ces derniers jours, atteignant par endroits des niveaux records. Si les pluies de mousson sont habituelles à cette période de l’année, c’est surtout leur violence exceptionnelle qui a surpris.

Les conséquences humaines sont dramatiques : plus de 1 000 morts et des centaines de disparus. L’Indonésie paie le plus lourd tribut, notamment sur l’île de Sumatra, avec au moins 503 morts et 508 disparus. Le Sri Lanka recense 355 victimes, tandis que la Thaïlande en déplore 162, et la Malaisie et l’Inde quelques décès supplémentaires. Dans certaines zones comme la province de Songkhla, en Thaïlande, il s’agit des pires inondations de la décennie.

 

 

 

Le 2eme record mondial de pluie en 24 h !

 

Les 26 et 27 octobre dernier, le centre du Vietnam a battu un record historique de précipitations en 24h avec 1 739 mm Bach Ma (près de Huế, Vietnam) entre dimanche 26 octobre 2025 à 19 h et lundi 27 octobre 2025 à 19 h. 

Le record mondial reste détenu par Foc-Foc (Île de La Réunion, océan Indien) avec 1 825 mm de pluie du 7 au 8 janvier 1966, lors du passage du cyclone Cyclone Denise. 

La troisième valeur la plus élevée est de 1 637 mm en 24 h à  Isla Mujeres (Mexique, côte de la péninsule du Yucatán), lors du passage de l’ouragan Hurricane Wilma en octobre 2005.

 

 

Comment expliquer de telles intempéries ? 

Cette année, on a assisté à la formation de creux de mousson correspond à une extension vers les pôles de la zone de basses pressions associée à la zone de convergence intertropicale (ZCIT). Il s’agit d’un prolongement barométrique de cette zone, à l’origine d’un régime perturbé et de fortes précipitations. Ceci a engendré la formation de nombreuses dépressions tropicales et cyclones.
Au Sri Lanka, le cyclone Ditwah a déversé des pluies torrentielles, notamment dans l’est et le nord du pays. Plus au nord, la tempête tropicale Senyar a frappé l’Indonésie, la Thaïlande et la Malaisie. Ce système, extrêmement rare, s’est formé dans le détroit de Malacca — seulement le deuxième cyclone observé dans cette zone depuis 2001.

Senyar est désormais considéré comme l’un des systèmes tropicaux les plus dévastateurs de l’histoire récente en Indonésie et le troisième plus meurtrier en Thaïlande.

 

Image satellite montrant Ditwah et Senyar en Asie du Sud-Est le 28 novembre 2025 - Meteosat

 

Il est également important de prendre en compte les effets du réchauffement climatique dans ce type d'événement. Celui-ci rend en effet les phénomènes tropicaux plus fréquents et virulents et donc plus meurtriers et destructeurs. De plus, il a été prouvé que, pour chaque degré supplémentaire au niveau des températures moyennes, l'atmosphère pouvait contenir 7% d'humidité en plus, ce qui favorise la survenue d'épisodes diluviens comme ceux ayant touché le sud-est de l'Asie ces derniers jours. On a par exemple pu relever plus de 1236.6mm à Hat Yai dans le sud de la Thaïlande en seulement une semaine, ce qui représente 70% du cumul annuel du secteur ! 

 

Anomalie des précipitations en Asie entre le 27 octobre et le 26 novembre 2025 - source : NOAA

 

Si les pluies ont faibli en ce début décembre, le bilan reste provisoire : les opérations de secours se poursuivent dans des régions où les disparus se comptent encore par centaines.

 

 

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Photo de Guillaume SECHETHistoire du site Météo Chambery