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Vent et tempêteInternational

Tempête Poly aux Pays-Bas : gros dégâts et vents records pour l'été

Image satellite de la tempête Poly entre les Pays-Bas et le Danemark ce mercredi 5 juillet 2023 - via SUOMI-NPP

 

La tempête Poly a durement frappé les Pays-Bas ce mercredi 5 juillet 2023 avec des vents à plus de 140 km/h. Il s'agit de la tempête estivale la plus forte jamais observée dans le pays !

 

 

Tempête Poly : une dépression "explosive"

 

L'animation satellite ci-dessous restera sans doute dans les annales de la météorologie. Elle montre un enroulement dépressionnaire particulièrement impressionnant sur les Pays-Bas ce mercredi 5 juillet 2023. Particulièrement dynamique, cette dépression s'apperente plutôt aux tempêtes hivernales et s'est montrée particulièrement virulente au cours de la matinée de mercredi, tant sur les côtes que dans les terres.

 

Animation satellite de la tempête Poly ce mercredi 5 juillet 2023 en matinée - via meteologix.com

 

 

 

Ce qui a rendu cette dépression particulièrement puissante, c'est la présence d'un fort courant jet en altitude. En effet, la dépression a interagi avec ce courant jet, ce qui a favorisé son creusement et son intensification rapide durant la nuit du mardi 4 au mercredi 5 juillet 2023. La dépression a atteint sa maturité en matinée de mercredi au dessus de la Mer du Nord, frappant alors de plein fouet les Pays-Bas.

 

Courant jet (vent en haute altitude) ce mardi 4 juillet 2023 - via meteociel.fr

 

 

 

Ainsi, c'est la partie nord-ouest des Pays-Bas qui fut la plus durement touchée par la tempête Poly, notamment durant la seconde partie de matinée du mercredi 5 juillet 2023. La province de la Hollande Septentrionale a relevé les vitesses de vent les plus élevées avec pas moins de 119 km/h à la station de l'aéroport d'Amsterdam ! C'est sur la côte que les vents ont été les plus puissants. La station d'Ijmuiden a mesuré une rafale de 148 km/h avec un vent moyen remarquable de 112 km/h ! Jamais les Pays-Bas n'avaient enregistré de telles valeurs lors de la saison estivale.

 

Carte des rafales maximales relevées aux Pays-Bas ce mercredi 5 juillet 2023 - via meteociel.fr

 

 

 

 

Gros dégâts et deux victimes

 

Parce qu'ils sont feuillus, les arbres ont une prise au vent bien plus importante lors de la saison estivale qu'en hiver, ce qui les rend nettement plus vulnérable. Avec des rafales de 100 à 140 km/h, les chutes d'arbres étaient inévitables. Elles se sont multipliées durant la matinée du 5 juillet, particulièrement en Hollande Septentrionale où elles se comptaient par milliers ! La capitale Amsterdam n'a pas été épargnée avec de très nombreux arbres barrant des rues ou s'écrasant sur des véhicules.

 

Arbre s'écrasant sur des voitures à Amsterdam ce mercredi 5 juillet 2023 - photo David E.Steves

 

 

 

La photo ci-dessous est particulièrement parlante. Avec la force des vents, certaines rues ont vu la majorité de leurs arbres être déracinés ! Ce fut le cas ici à Haarlem, commune située à seulement quelques kilomètres de la côte et qui a enregistré des rafales maximales de 130 à 140 km/h ! Outre les dégâts matériels, ces chutes d'arbres ont causé la mort de deux personnes : une femme écrasée à Haarlem et un piéton lui aussi écrasé à Rhede en Allemagne, tout près de la frontière néerlandaise.

 

Arbres couchés dans une rue entière à Haarlem (Pays-Bas) ce mercredi 5 juillet 2023 – photo @hanskl sur Twitter

 

 

 

 

Le nord de la France touché dans une moindre mesure

 

Durant la soirée du mardi 4 juillet 2023, une ligne de grains s'est formée sur le nord de la France. Elle a notamment balayé l'est de la Normandie et les Hauts-de-France en générant de brèves mais très puissantes rafales de vent. Certaines localités ont subi des bourrasques supérieures à 100 km/h, entraînant notamment des chutes d'arbres. La photo ci-dessous a été prise en fin de soirée dans le secteur de Beauvais dans l'Oise.

 

Chute d’arbre vers Beauvais (60) en fin de soirée du mardi 4 juillet 2023 – photo Stacy Geerts

 

 

 

Certaines stations ont enregistré des valeurs impressionnantes. On a pu mesurer 102 km/h à Amiens (80), 107 km/h à Margny-lès-Compiègne (60) et même 125 km/h à Saulty dans le sud du Pas-de-Calais ! Ces chiffres témoignent de la puissance des vents au passage de cette ligne de grains. Dans le département de la Somme, des dégâts conséquents ont été reportés sur la petite commune de Parvillers-le-Quesnoy. De nombreux arbres ont été arrachés, comme le montrent les photos ci-dessous.

 

Dégâts constatés à Parvillers-le-Quesnoy (80) après le passage de la ligne de grain – via La petite ferme de Milhouette

 

 

 

 

Tempête estivale : un fait rare mais pas inédit

 

Les tempêtes sont rares lors de la saison estivale mais elles ne sont cependant pas inédites. Lorsque le flux océanique est dynamique et que le jet s'accélère en altitude, une dépression peut dégénérer à la manière de Poly. Aux Pays-Bas, la dernière tempête estivale marquante remonte au 25 juillet 2015. Il y a près de 8 ans, la tempête Zeljko avait engendré des dégâts sur les mêmes zones géographiques. Elle fut tout de même un cran moins puissante que Poly avec une rafale maximale de 122 km/h à Ijmuiden (contre 148 km/h ce jour). 3 personnes avaient perdu la vie entre Pays-Bas et Allemagne.

 

Image satellite de la tempête Zeljko le 25 juillet 2015

 

 

 

En France, la dernière tempête a avoir marqué les esprits lors de la saison estivale est encore plus récente. Le 7 juin 2019, une dépression s'était rapidement creusée au dessus du golfe de Gascogne. Nommée Miguel, elle avait conduit les services de Météo France à émettre une vigilance orange sur les départements du centre-ouest. Les vents avaient atteint 128 km/h sur l'Île d'Yeu en Vendée. Au large des Sables-d’Olonne, une vedette des sauveteurs en mer était partie au secours d'un pêcheur mais avait chaviré. Trois des secouristes avaient perdu la vie, en plus du pêcheur. On peut également citer la célèbre tempête surprise du 6 juillet 1969 qui s'est déclenchée alors qu’un nombre importants de plaisanciers et pêcheurs sont en mer au moment où la tempête se déclare : nombre d’entre eux disparaissent. On compte 30 morts

 

Image satellite de la tempête Miguel le 7 juin 2019

 

On peut également citer la célèbre tempête surprise du 6 juillet 1969 qui s'est déclenchée alors qu’un nombre importants de plaisanciers et pêcheurs sont en mer au moment où la tempête se déclare : nombre d’entre eux disparaissent. On compte 30 morts !

Tempête du 6 juillet 1969 : la une du journal "Le Télégramme" titrant "plus de 20 morts" !

 

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Photo de Guillaume SECHETHistoire du site Météo Chambery

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